Entre Uzerche «La perle du Limousin» et Le Saillant, la Vézère coule selon un axe pratiquement nord-sud au fond d'une vallée profonde creusée dans les plateaux granitiques du Bas-Limousin. Son profil est toujours tendu, la pente forte favorise la multiplication des rapides et donne à la rivière son caractère sauvage. A Uzerche, elle forme un étroit méandre isolant un éperon sur lequel se trouvent les bâtiments les plus anciens: cette situation autour du promontoire abrupt, entouré par le méandre de la Vézère, donne toute sa singularité et son caractère à pittoresque la cité, d'ailleurs surnommée «la perle du Limousin». Prosper Mérimée (1803-1870), lorsqu'il visita la France en tant qu'inspecteur général des monuments historiques, passa assez rapidement en Limousin mais remarqua néant moins Uzerche, dont il décrivit très justement la singularité topographique dans son rapport Notes d'un voyage en Auvergne et dans le Limousin paru en 1838: «Sur la route de Limoges à Tulle, je n'ai dù m'arréter qu'à Uzerche, petite ville d'un aspect extrémement pittoresque. Plantée au sommet d'une montagne en pain de sucre, elle sépare deux vallées sinueuses, arrosées par la Vézère.
Du sommet de la montagne, cette petite rivière perdue au fond de la vallée ne paraêt plus qu'un mince ruban blanc qui serpente sur un beau tapis vert. Autrefois l'abbaye d'Uzerche a été puissante, et son église, devenue paroissiale, est encore digne d'attention. Elle occupe précisément le point culminant de la montagne. Sa forme est une croix latine, dont la partie orientale est entourée de cinq absides ou chapelles semi-circulaires. Ce plan, l'insignifiance de la nef, la disposition du chÃ?Â?ur, seule partie de l'église qui ait gardé son ornementation, m'ont vivement rappelé Saint-Léonard.» Cinquante ans plus tôt, Arthur Young (1741-1820), propriétaire terrien et agronome britannique qui parcourut l'Europe et fit notamment plusieurs voyages en France entre 1787 et 1789, décrivit le site de façon très élogieuse lors de son séjour le 8 juin 1787. Dans son ouvrage Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, il écrivit ainsi : " Des vues d'une singulière beauté nous rivent au sol; vraiment unique est la vue de la ville d'Uzerche, couvrant une montagne conique, au-dessus de laquelle se dresse un amphithéâtre boisé et qu'entouré à ses pieds une belle rivière. Derry, en Irlande, a un peu la méme configuration, mais quelques-uns des plus beaux traits de ce site lui font défaut. De la ville méme et immédiatement après qu'on l'a dépassée, les jeux de l'eau sont délicieux". Ville forte au VIIè siècle,
Uzerche fait l'objet d'une légende vantant la malice de ses habitants. Après sept ans de siège, réduits à la famine, ceux-ci eurent recours à un astucieux stratagème. Ils engraissèrent un jeune taureau qu'ils poussèrent vers l'ennemi. Les Sarrasins crurent, en voyant l'animal si bien nourri, que les réserves de la ville n'étaient pas près de s'épuiser. Aussi levèrent-ils le siège, et le taureau devint ainsi l'emblème de la ville. A l'époque carolingienne, Uzerche, chef-lieu de vicairie, possédait un monastère attesté dès le Xe siècle, qui devint le siège d'une abbaye bénédictine au Moyen Age. L'enceinte de l'abbaye occupait le sommet de l'éperon rocheux. L'église Saint-Pierre, consacrée en 1097, possède un vocabulaire roman limousin très caractéristique: les fenétres à petits chapiteaux, le portail à voussures, le clocher avec gables, semblable à ceux de Collonges-la-Rouge (Corrèze), Saint-Léonard ou Eymoutiers (Haute-Vienne). Le choeur roman à déambulatoire est élevé au-dessus d'une crypte de méme plan, accessible depuis l'extérieur. De l'époque romane subsistent également les Ã?Â?uvres de Gaucelm Faydit (vers 1150 - vers 1205), poète troubadour originaire d'Uzerche, attaché à la cour de Richard CÃ?Â?ur de Lion. Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais firent plusieurs fois le siège de la ville, sans jamais la prendre, d'o๠sa devise non polluta. La cité s'étire le long de l'unique rue étroite, chemin de créte vers le sud o๠subsiste la porte Bécharie, une des cinq portes fortifiées. Un ensemble de bâtiments élevés et étroits, aux façades armoriées, véritables murailles prolongeant le rocher, surmontées des tourelles des hôtels particuliers, donnent à la silhouette d'Uzerche l'allure d'une immense forteresse. Par le jeu des échappées transversales Ã?Â? escaliers, ruelles, jardins en terrasse-, la vallée reste toujours perceptible. A l'écart des routes, la ville contrôlait le col de Sainte-Eulalie sur le versant opposé, carrefour des principales voies antiques, o๠se situait l'ancien sanctuaire dédié à une martyre espagnole: sainte Eulalie de Ménda. Un tilleul vénérable objet de l'inscription de 1933 - signalait ce lieu stratégique, devant la petite église. Depuis le belvédère de Sainte-Eulalie s'ouvre un panorama magnifique sur la ville d'Uzerche. Bâtie sur un éperon rocheux en encorbellement sur la Vézère, la cité se trouve protégée dans ce large méandre, sur trois côtés, selon la disposition typique des fortifications limousines. De la place de la Lunade, le belvédère situé sur la terrasse de la mairie permet de contempler la Vézère en contrebas, les lointains et le site du château de Puy Grolier illustré par la femme de lettres Madame de Genlis (1746-1830), sur le versant opposé. Le pont, construit par Turgot (1727-1781) au XVIII siècle, a relié le bourg Sainte-Eulalie au vieil Uzerche. Ces deux noyaux urbains fonctionnent en réciprocité visuelle de manière indissociable. Parmi les demeures remarquables, on peut citer sans exhaustivité l'ancienne sénéchaussée du XVIIè siècle et ses trois tours, le château Bécharie, la tour du Prince Noir, l'hôtel de Teilhac, la maison Eyssartier et le château Pontier.
- 2 -
- 3 -
- 4 -
- 5 -
GPS PARKING
Latitude : 45.421377 - Longitude: 1.564286
Latitude : 45°25'16.96" - Longitude: 1°33'51.43"
Préparer votre itinéraire par la route
Randonnée facile et/ou De + d'un kilomètre
Rien de particulier
1er POINT GPS VISITE
Latitude : 45.421508 - Longitude: 1.563985
Latitude : 45°25'17.43" - Longitude: 1°33'50.35"