Parmi les curiosités hydrogéologiques de la vallée de la Couze, en Corrèze, l’un des phénomènes les plus étonnants reste cette résurgence intermédiaire, souvent ignorée, qui surgit de façon inattendue entre la perte de la rivière et sa réapparition officielle. Nichée au pied d’une falaise calcaire, elle donne naissance à un bassin d’eau claire d’un bleu saisissant, visible uniquement par temps humide ou lorsque la nappe phréatique est suffisamment haute. Ce surgissement d’eau, qui semble défier toute logique de parcours souterrain, intrigue les chercheurs et les promeneurs. Il témoigne de la complexité du réseau karstique local : ici, les eaux souterraines empruntent des chemins multiples, parfois parallèles ou entrecroisés, qui échappent encore en partie à la cartographie spéléologique. Cette résurgence ponctuelle révèle donc qu’entre la perte et la résurgence principale, il existe des sorties secondaires, signes d’un sous-sol plus labyrinthique que ce que l’on pensait.
La rivière Couze prend sa source au sud de la Corrèze et traverse des terrains anciens et peu perméables jusqu’aux environs du village de Chasteaux. À cet endroit, vers la cote altimétrique +200 m, elle disparaît brutalement dans une cavité naturelle, marquant le début d’un long parcours souterrain à travers des calcaires jurassiques. En surface, la vallée devient "sèche", mais reste marquée par son relief encaissé, visible sur environ 3 kilomètres. Ce tronçon est aujourd’hui parcouru par le GR46, sentier de grande randonnée qui longe le tracé invisible de la rivière. Plus loin, la Couze ressort officiellement au gouffre du Soulier, également appelé gouffre du Blagour, où elle forme une vasque d’eau cristalline. Cette résurgence principale alimente la ville de Brive en eau potable, preuve de la qualité de son circuit souterrain filtré naturellement par les calcaires. La présence d’une autre résurgence entre ces deux points vient donc bousculer le schéma classique de disparition-réapparition linéaire, et pose de nouvelles questions sur la dynamique interne du système.
L’origine de ce réseau karstique remonte à l’ère secondaire, lorsque la pénéplaine hercynienne s’est retrouvée submergée par une mer peu profonde. Des sédiments marins se sont alors accumulés, formant des couches de calcaires qui, soumises à l’érosion et à la dissolution par les eaux acides, ont peu à peu donné naissance à un karst actif. Depuis 1977, les spéléologues ont exploré plus de 5 km de galeries dans la Couze souterraine, parfois étroites et inondées, comme la galerie du Fakir ou celle du 11 novembre. Le site est aujourd’hui protégé dans le cadre de Natura 2000 en raison de sa biodiversité remarquable, notamment la présence du Sonneur à ventre jaune, d’amphibiens et de plusieurs espèces de chauves-souris. Si certaines portions comme le gouffre du Soulier sont accessibles aux visiteurs, d’autres, situées sur des propriétés privées, restent confidentielles. Ce territoire, à la fois discret et spectaculaire, illustre combien les paysages corréziens recèlent de mystères enfouis sous nos pas.
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GPS PARKING
Latitude : 45.088998 - Longitude: 1.507901
Latitude : 45°5'20.39" - Longitude: 1°30'28.44"
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1er POINT GPS VISITE
Latitude : 45.084856 - Longitude: 1.486671
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