Dans les gorges profondes et boisées de l’Auvézère, un animal discret règne sur les hauteurs escarpées : le mouflon. Introduits entre 1966 et 1996 en Dordogne, ces ovins sauvages, reconnaissables à leurs grandes cornes recourbées, se sont peu à peu adaptés aux pentes raides, aux forêts denses et aux espaces peu fréquentés par l’homme. Trois noyaux de population se partagent aujourd’hui le territoire, dont l’un près de Génis et Saint-Mesmin, où les reliefs accidentés offrent un refuge idéal à ces bêtes farouches. En petits groupes sociaux bien organisés, les mouflons vivent à l’abri des regards, dans une hiérarchie réglée par des affrontements entre mâles. Leurs combats ne sont jamais gratuits : seuls ceux de taille similaire se défient, et c’est souvent celui qui arbore les plus longues cornes — parfois jusqu’à 85 cm — qui s’impose. Ces cornes permettent non seulement d’établir l’âge de l’animal, mais aussi de définir sa place dans le groupe. Tandis que les mâles peuvent atteindre 50 kg, les femelles, plus légères, sont parfois cornues elles aussi, mais de manière plus discrète. Chaque année, après une période de rut entre octobre et novembre, les femelles donnent naissance à un seul agneau, dans le calme des sous-bois.
En parcourant les sentiers balisés autour de Saint-Mesmin, les promeneurs attentifs peuvent peut-être surprendre l’ombre furtive d’un mouflon, entre deux buissons, ou simplement deviner sa présence à la lecture de quelques traces laissées dans la boue. Cette boucle de 1,6 km, accessible toute l’année, conduit au cœur des gorges, dans un paysage luxuriant où l’eau, la roche et la végétation composent une symphonie naturelle. Le point culminant de la balade reste sans doute la cascade du Saut Ruban. Là, la rivière bondit entre les blocs de granit dans un grondement puissant, soulevant des embruns frais. Le bruit sourd des eaux en furie accompagne les marcheurs tout au long de cette parenthèse enchantée, où chaque détour semble ouvrir une porte sur un monde secret. Par temps humide, les mousses épaisses, les troncs couverts de lichen et les racines noueuses ajoutent à l’atmosphère féerique des lieux, comme si l’on s’aventurait dans un vieux conte oublié.
Pour permettre à tous de profiter de cette richesse naturelle, des passerelles métalliques ont été installées à certains endroits, suspendues au-dessus des eaux vives de l’Auvézère. Ces aménagements, sobres mais efficaces, facilitent le passage dans les portions les plus escarpées et renforcent la sensation d’immersion dans cet univers sauvage. En franchissant ces ponts aériens, le regard plonge vers les vasques creusées par le torrent et suit le cours capricieux de la rivière jusqu’à disparaître entre les rochers. Grâce au soutien de différents acteurs, dont le programme européen FEADER et les collectivités locales, ces installations respectent l’équilibre du site, tout en offrant une expérience unique, entre ciel et eau. Au détour d’un virage, sous les feuillages dansants, peut-être croiserez-vous l’un des gardiens silencieux des gorges : un mouflon qui, sans bruit, vous observera avant de disparaître comme un songe.
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GPS PARKING
Latitude : 45.352603 - Longitude: 1.205334
Latitude : 45°21'9.37" - Longitude: 1°12'19.20"
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1er POINT GPS VISITE
Latitude : 45.354764 - Longitude: 1.207064
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