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Tulle - Autour de sa Corrèze

19000 - Tulle

CD345


Toponymie. Le nom de la localité est attesté sous les formes locum Tutela en 894, in Tutelensi ecclesia peu après, puis de Tuella en 1030. Ce nom de lieu évoque le nom de la divinité romaine Tutela, chargée d'assurer la conservation, la protection du lieu, méme si localement aucune trace de sa vénération n'a été retrouvée. Industrie et artisanat. Dentelles de Tulle. L'association Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle a été créée pour conserver ce patrimoine et le faire connaître en France. Manufacture d'accordéons Maugein, la dernière en France. Elle a employé jusqu'à 200 personnes, mais n'en compte plus aujourd'hui que 19, produisant tout de méme 600 accordéons par an.

Manufacture d'armes (manufacture royale créée en 1777) dans le quartier de Souilhac, à proximité de l'usine Maugein. Le site a employé jusqu'à 4700 ouvriers pendant la Première Guerre mondiale et a fonctionné à plein régime dans l'entre-deux guerres et au début de la Guerre froide. Dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin, la " Manu " a fermé ses portes, mais le site est toujours consacré à des activités dépendant du ministère de la Défense: l'imprimerie de la Défense, les réparations militaires et la production des armes (Nexter qui emploie actuellement 500 personnes).

Epoque contemporaine. Du XIXe siècle au début du XXe siècle. Au cours du XIXe siècle, la physionomie de la ville de Tulle évolue beaucoup. Le quartier de Souilhac accueille la gare en 1871 et la ville est alors reliée au réseau national de chemin de fer via Brive-la-Gaillarde. En parallèle, ce quartier accueille de nouvelles industries, notamment la manufacture d'armes à feu. En 1886, celle-ci est nationalisée et s'installe dans le nouveau quartier de Souilhac, le long de la Céronne, une rivière qui lui fournira de l'électricité avec la construction d'une centrale hydroélectrique en 1888. À partir de 1917, les trains passant sur les voies toutes proches alimenteront la centrale thermique en charbon au niveau de l'actuel Centre socio-culturel. Jusqu'à 5 000 employés vont travailler à la "Manu" comme on la surnomme alors. Véritable poumon économique de la ville, elle influe sur la composition sociale de la population tulliste qui se teinte d'une forte coloration ouvrière. La jonction urbaine entre le quartier ouvrier de Souilhac et le quartier historique de la Cathédrale se fait par l'urbanisation de l'actuelle avenue Victor-Hugo. Comme dans beaucoup d'autres villes françaises inspirés par les rénovations du baron Haussmann à Paris, la fin du xixe siècle voit la ville s'ouvrir avec notamment le percement de l'actuelle avenue du Général-de-Gaulle dans le quartier du Trech ou l'agrandissement de la place de la Cathédrale. Des travaux sont entrepris au méme moment pour limiter les fréquentes inondations et assainir la ville en enfouissant la Solane qui coulait jusqu'alors aux pieds des bâtisses. La ville se dote aussi de nouveaux bâtiments publics incombant à son rôle de préfecture et de principale ville du département avec par exemple la construction de la Mairie (ancien évéché), de la Préfecture, de l'Hôtel Marbot (ancien Grand Séminaire), du Palais de Justice, de la Poste, de la Halle-Gymnase (actuelle salle Latreille) et du Lycée Edmond-Perrier dont beaucoup dans un style Art nouveau. Achevé en 1899, le Théâtre est un monument d'Anatole de Baudot, la première réalisation de ce genre au monde en ciment armé. À partir du début du XXe siècle, la ville commence à s'étendre sur les très escarpés versants de la vallée et l'urbanisation s'étend. Tulle devient une ville de garnison à partir de 1841 où un régiment d'infanterie s'installe dans l'ancienne caserne située sur le Champ-de-Mars, à l'emplacement actuel de la Cité administrative, le long de la Corrèze. À la fin du XIXe siècle, la caserne de la Botte est construite et le couvent des Récollets est transformé en caserne. En 1912, le Grand Séminaire devient l'Hôtel Marbot (actuel Conseil général) et accueille en son sein l'Ecole des Enfants de Troupe. De 1917 à 1922, la ville de Tulle est le théâtre d'une dramatique affaire de moeurs sociales, dite Affaire du corbeau de Tulle, source d'inspiration en 1943 pour le film Le corbeau, de Henri-Georges Clouzot. Seconde Guerre mondiale. Le massacre de Tulle et Maquis du Limousin. Grande terre de résistance, la Corrèze est victime depuis le début de l'année 1944 d'une sévère répression des autorités allemandes dont sont aussi victimes les civils. Le 7 juin 1944, les FTP dirigent une première attaque sur la ville au cours de laquelle les nazis abattent 18 garde-voies à la gare. Le 9 juin 1944, les SS de la division Das Reich commandée par le général Lammerding rentrent dans Tulle, libérée la veille par les FTP. Par rétorsion et pour terroriser la population d'une des " capitales du maquis ", les SS procèdent à une rafle de 3000 hommes dans la ville qu'ils réunissent dans la manufacture d'armes. Cent hommes sont désignés parmi les raflés, 99 d'entre eux sont ensuite pendus aux balcons de la ville. Les nazis désignent ensuite 149 autres hommes en vue d'étre déportés : 101 vont en périr. Le lendemain, le 10 juin 1944, cette méme division SS commet le massacre d'Oradour-sur-Glane. Lammerding, général responsable des deux massacres de Tulle et Oradour, n'a jamais été extradé en France par l'Allemagne, bien que condamné. Tous les 9 juin, une grande procession d'hommage est organisée entre la place de la Gare, puis celle de Souilhac — autour de laquelle furent pendus les otages — et le champ des Martyrs, la décharge sur la route de Brive où leurs corps furent jetés. Vie culturelle. Lieux permanents. Les Concerts du cloître Tulle : créée en 1967, cette association, plus ancienne structure de spectacle vivant de la Corrèze, donne des concerts au théâtre, dans les églises aux environs de Tulle et participe à la vie culturelle de la cathédrale Notre-Dame et à la mise en valeur de son patrimoine. La médiathèque. Intercommunale de Tulle qui a ouvert ses portes le 1er mars 2010. Le théâtre des 7-Collines (scène nationale de Tulle-Brive). La salle des Lendemains-qui-Chantent (musiques actuelles). Le conservatoire à rayonnement départemental. La salle des Lendemains-qui-Chantent est une des principales infrastructures culturelles de la ville. Manifestations culturelles. Festival des Nuits de Nacre (accordéon): créé en 1982 par Alexandre Juan. Il est aujourd'hui organisé par l'association La Cité de l'accordéon. Il se déroulait chaque année durant le mois de septembre, désormais, il se déroule en fin juin et début juillet pour lancer l'été. Festival O'les Choeurs (musiques actuelles) : festival de musique, cinéma et d'expositions créé en 1997 et organisé par l'association Elizabeth My Dear. Il se déroule en octobre-novembre. Il se compose d'une partie in (les 1er, 2 et 3 novembre) et d'une partie off. Festival musical Du bleu en Hiver Jazz(s) en Téte : programmation mélangeant le jazz avec le rock, le blues et injecté çà et là d'électro. Il est organisé par la scène conventionnée de Tulle, Les 7-Collines, et se déroule tous les ans fin janvier. Festival International de Dentelle de Tulle, en août. Festival Balad'Oc, en juin, consacré à la culture occitane. Concours International de Photo, organisé chaque année le dernier week-end d'octobre. Cette manifestation est suivie du Festival d'Art Photographique de Tulle, d'une durée de 15 jours, en novembre. Musées. Musée des armes. Musée du Cloître. Et le futur musée, du pôle accordéon et des armes réunis, dans la magnifique demeure qu'était l'ancienne "Banque de France" à coté de la préfecture de Tulle. Un gratte-ciel sur la Corrèze ou la tour administrative, Place Martial Brigouleix, en plein centre de Tulle. D'aucuns et non des moindres trouveront notre intérét, pour cette construction pour le moins provocant. C'est l'oeuvre d'un architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, Jacques Sarrabezolles, fils du sculpteur Carlo Sarrabezolles. Culminant à 86 m au-dessus de la Corrèze, totalisant 27 niveaux, la tour Montalat fut élevée entre 1970 et 1973 à l'emplacement d'une caserne. Le projet vit le jour à une époque où l'on avait le bulldozer facile, la bétonnière redoutable et peu de sensibilité à la restauration. La plupart des centres-villes anciens ont été le théâtre de projets radicaux de rénovation. Le parti de concevoir une structure verticale, permettant d'intégrer 800 bureaux, contribua ici, malgré un évident choc visuel, à épargner la grande majorité du patrimoine tulliste sur la rive droite de la Corrèze.

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