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Monuments historiques

Le village de Collonges-la-rouge

19500 - Collonges-la-Rouge

CD17 -


Ce grand site de plus de 600 ha résulte d'une première inscription en 1942 du seul bourg de Collonges - depuis dénommé Collonges-la-Rouge -, étendue en 1973 à tout le territoire de la commune situé au sud de la D38, et confortée en 1996 par un classement reprenant une grande partie des zones inscrites tout en s'étendant sur les coteaux surplombant la ville, au nord de celle-ci. L'ensemble du bourg, des noyeraies, des bois, des champs et des fermes réparties dans le paysage forme ainsi le site de Collonges-la-Rouge. Les champs de noyers et les vergers sont au pied des castels, les treilles ornent les façades, et les végétaux débordent des murs de clôture et témoignent des liens étroits entre la nature et l'architecture.

A une vingtaine de kilomètres au sud-est de Brive, la petite cité de Collonges-la-Rouge s'est implantée à la lisière sud des plateaux limousins, face au Quercy distant de 4 km plus au sud. Bâti en grès rouge de Meyssac, le village tourne le dos à sa région pour se développer dans un paysage quercynois de noyeraies, de chénes pubescents et de garrigues. Le bourg est situé en limite de la grande faille de Meyssac - d'axe est-ouest. Au sud de cette faille, les terrains sont généralement orientés vers le sud-ouest, et les affleurements occidentaux donnent des cuestas typiques dans les roches dures. La nature du sol et du sous-sol a permis un type de construction exceptionnel. Les murs des maisons, nobles ou modestes, sont bâtis en grès allant du brun foncé au rouge, et sont ponctués de quelques pierres en calcaire et jointoyés à la chaux, alors que les caves sont creusées dans le calcaire lithographique. Il en résulte un camaïeu de rouges en contraste avec le gris soutenu des toitures en ardoises et le vert des treilles opulentes qui drapent les façades.

En bordure du Causse, la région de Meyssac présente un ensemble d'alignements nord-sud de crétes calcaires. Le village de Collonges-la-Rouge, dominé au nord par les vertes collines du puy de Valège qui culmine à 404- mètres et par celles de Pierre Taillade, est établi en téte d'un large vallon incliné en pente douce vers le sud et vers le département du Lot. A l'ouest, le puy de Vésy - 298 mètres -constitue une importante unité paysagère qui ferme le site en marquant la séparation avec le vallon de Ligneyrac. En contrebas, deux buttes arrondies de part et d'autre du village du Treuil cernent plus précisément le site de Collonges-la-Rouge. A l'est, une longue éminence calcaire orientée nord-sud - 175 mètres - matérialise la limite avec le vallon de Meyssac. Au sud, le vallon s'ouvre largement sur le Lot. Seule la grande maison de la Bertine-Haute, située sur une petite hauteur à 208 mètres dans l'axe de vue de Collonges-la-Rouge, permet de trouver un point de focalisation dans le paysage. Cette organisation du site, fermé sur trois côtés par les crétes des collines, a conduit au périmètre de protection correspondant au vallon de Collonges-la-Rouge bloqué par les trois reliefs précités. Les contacts géologiques sont nettement apparents grâce aux différences de végétation : le paysage est marqué par la présence d'une chénaie calcicole xérophile à influence méditerranéenne sur le causse, alors que les pentes du plateau cristallin sont occupées par des taillis de châtaigniers ou par des taillis mixtes chénes-châtaigniers. Les versants portent des champs, des vergers ou des vignobles ; ces terres cultivées sont entourées de murettes. Les fonds argilo-calcaires sont tapissés de verdoyantes prairies, malgré le climat à caractéristique méridionale. Ils sont également propices aux noyeraies. Lorsque les sols calcaires sont peu profonds, ou bien les terres laissées à l'abandon, on observe une invasion de genévriers, prunelliers, églantiers, de buissons épineux et d'une riche strate herbacée, de type garrigue, parsemée de bruyères. Les sols calcaires suffisamment profonds portent des bois clairsemés de chénes pubescents. Le petit ruisseau de Collonges-la-Rouge, asséché en période estivale, emprunte le vallon au pied du village. Il naît à la rupture de pente du puy Boubou et se jette dans la rivière de la Tourmente, dans le département du Lot. Malgré son faible débit, il se distingue fortement dans le paysage par son cordon boisé de grands peupliers. Collonges-la-Rouge est un bourg historique d'une qualité architecturale exceptionnelle. Son histoire est liée à celle de la vicomte de Turenne, située à 6 km de là. Le bourg, héritier d'un passé qui connut sa splendeur au XVIe siècle, présente un grand nombre d'édifices remarquables protégés au titre des monuments historiques - huit monuments classés et 20 inscrits entre 1905 et 1987. La densité de maisons nobles s'explique par l'histoire de Collonges-la-Rouge qui avait dès le XVe siècle le titre de " ville", et était enclose dans une enceinte fortifiée dont subsistent deux portes. Elle était également le siège d'une châtellenie avec juridiction seigneuriale; et le commerce des vins et de l'huile de noix y fut très florissant. La bourgeoisie enrichie et ennoblie se fit construire les maisons, châteaux et hôtels particuliers qui composent la petite cité. De nos jours, Collonges-la-Rouge a conservé son caractère médiéval et Renaissance. La structure est restée défensive, resserrée sur un cheminement de voies étroites. L'harmonie qui émane du village tient aussi à l'utilisation du grès rouge, unique matériau de construction, alors que les toitures à fortes pentes sont couvertes d'ardoises de Corrèze, parfois de tuiles plates ou de lauzes de grès rouge. Le paysage de Collonges-la-Rouge est parsemé de belles fermes, de taille plutôt importante. Certains ensembles regroupent deux ou trois exploitations agricoles, comme Le Chastanet, Couzedoux, La Souteyne et La Guitardie. On rencontre également de petites unités de village à proximité du bourg, qui possèdent les mémes caractéristiques architecturales: Hautefort, Le Faure et La Veyne. De grandes maisons isolées avec leurs dépendances témoignent des richesses issues de l'activité agricole: La Bertine-Haute, Le Treuil, La Serre et Friac. Tous ces ensembles ruraux sont parfaitement visibles dans le site, et en particulier depuis les hauteurs environnantes. Collonges-la-Rouge, un des "plus beaux villages de France", bénéficie d'un très grand attrait touristique lié à la qualité exceptionnelle du site - 700000 visiteurs s'y pressent chaque année, ce qui en fait le site le plus visité du département. La ville rouge et son vallon mettent d'atteindre Turenne. Plusieurs itinéraires ont été balisés, notamment dans s le cadre du plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnées du département. L'itinéraire "Au long des lavoirs collongeois" parcourt sur 7 km le sud-est du site, autour du vallon remontant jusqu'à Beauregard, Le circuit des "Petites crétes", long de 10km, emprunte en partie le GR 480 et permet d'explorer les reliefs situés plus à l'ouest. Au départ de Meyssac, le chemin de randonnée " La chaise du Diable" sillonne sur 14km les coltines situées au nord de Collonges-la-Rouge, mais rejoint également les sites protégés de Meyssac. Enfin, d'autres itinéraires permettent d'atteindre Turenne ou Curemonte. La forte attractivité du bourg de Collo-conduit la municipalité à améliorer la qualité la création d'un office du tourisme est en cours de réflexion et par ailleurs, les stationnements externe au village ont été requalifiés - ainsi que la qualité du site lui-méme: depuis plusieurs années, un arrété interdit la circulation automobile et le stationnement dans le bourg. Des campagnes successives de dissimulation des réseaux aériens contribuent à la mise en valeur du site. La rue de la Barrière et ses ruelles adjacentes, de méme que la place de la mairie et les abords de l'église ont été réaménagés entre 2014 et 2017. Ce beau patrimoine vient en outre d'étre mis en valeur par une refonte de l'éclairage nocturne. A ce jour, le site ne présente pas de dégradation et demeure un témoin heureux de l'imbrication entre ruralité et monumentalité. Dans la partie rurale, les éléments structurants - murets de pierres sèches, haies... - sont néanmoins à réhabiliter sur l'ensemble du site. Au lieu-dit La Côte, par exemple, un vaste panorama permet de découvrir largement, en une vue presque aérienne, les plaines du Lot, la vallée de la Dordogne et les monts du Cantal. Ce point de vue exceptionnel mériterait également d'étre signalé et aménagé.

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Latitude :  45°3'40.59" - Longitude:  1°39'27.92"

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