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Monuments historiques

Le village de Tarnac

19170 - Tarnac

CD185


Le bourg de Tarnac, au nord de la Corrèze, se situe à proximité du point de rencontre entre les trois départements constituant Le Limousin. IL se dresse sur Le bord occidental du plateau de Millevaches, à une altitude de 700 mètres entre Eymoutiers et Meymac - en une direction nord-ouest sud-est -, et entre Gentioux et Bugeat. Entouré de hauts plateaux couverts de bruyères et de conifères, il s'inscrit dans un paysage bocager très vallonné. La Localité a d'abord fait L'objet d'une inscription au titre des sites, uniquement pour les deux arbres situés sur la "place des chénes".

IL s'agit de deux chénes pédoncules, l'un dénommé "arbre de La Liberté" et l'autre "chéne de Sully". Depuis 1974, l'inscription inclut désormais la partie nord-ouest du bourg jusqu'à une large étendue autour du château de Tarnac. Historiquement, Tarnac appartenait au pays d'Uzerche. Cette localité est connue depuis l'an 871 comme le centre d'une vicairie civile; sa paroisse est, quant à elle, citée vers l'an 1000. La vie ecclésiastique de Tarnac présente un intérét divers points de vue: Tarnac reçut pour saint patron Saint-George dont le nom fut donné à la fontaine située au bord des prés. Plusieurs curés se distinguèrent également : au milieu du XIVe siècle, Pierre Chantard qui mourut à la cour pontificale; au début du XVIIIe siècle, Nicolas Leloup de Saint-Loup, chanoine de Coutances gui fut promoteur du diocèse et aumônier de l'évégue de Limoges.

La seigneurie de Tarnac, représentée par son château, passa entre les mains d'illustres familles: elle aurait été sous la suzeraineté des Comborn aux XIII" et XIVe siècles. A cette époque, elle appartenait aux Albert connus pour une alliance avec les Maumont. Elle fut vendue à une autre famille du méme nom d'où est issu le pape Innocent VI (1282-1362). La veuve héritière du dernier Albert, Antoinette de La Tour, la porta par alliance à la maison des Bourbon d'Aubigny. L'héritier, Jacques de Bourbon, ne conserva gué deux de ses domaines: en 1492, il vendit les châtellenies de Peyrelevade et de Murât, dont Tarnac dépendait, à Jean de Beaupoil de Samt-Aulaire. Ce dernier était conseiller et maître d'hôtel de Pierre de Bourbon, comte de Clermont et de La Marche. Six ans après cette acquisition, il était connu comme "Jean de Saint-Aulaire, écuyer, seigneur dudit lieu, élu pour le roi au bas-pays de Limosin ". La châtellenie de Murât relevait alors directement de la couronne de France et les seigneurs de Tarnac jouèrent un rôle non négligeable. La localité connut un certain essor à la fin du XV" siècle mais également au fi foires se déroulaient à la Saint-Gains! qu'un marché par semaine, favorisant ' région environnante. C'est à cette époque que fut édifié le château de Tarnac. Le village se concentre autour de la " place des chiens tire son unité et son caractère de l'église et des maisons granité alentour. Le chéne dit "de Sully" daterait du XVIe siècle: ministre du roi, Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), avait fait planter dans tous les villages, mais aussi au bord des routes et aux intersections, des arbres destinés aux besoins de la population. Il s'agissait en général de tilleuls ou d'ormes. À Tarnac, le choix s'était porté sur un chéne, sous lequel pouvaient s'abriter les paroissiens en sortant de l'office. D'une circonférence de près de quatre mètres et d'une hauteur de 8,5 mètres, il présente une forme plus ramassée que son voisin. Ce dernier, appelé "arbre de la Liberté", avait été planté le 12 mars 1848 en l'honneur de l'avènement de la IIe République. La circonférence de son tronc n'est "que" de trois mètres, mais il culmine à 15 mètres de haut. A l'ouest de la place, l'église de style roman du XII" siècle, classée au titre des monuments historiques en 1919, est remarquable de par ses volumes ramassés et de par son clocher-mur à pignon arborant deux cloches. Derrière la mairie, un ancien relais de poste mériterait d'étre mis en valeur. À proximité, après avoir pénétré dans un enclos, le visiteur peut admirer la fontaine Saint-Georges qui, dans ce cadre bucolique, achève l'ensemble. Au nord du village, une magnifique allée mène au logis principal du château, construit au XVIIe siècle. Flanqué de deux pavillons en retour et à la cour fermée d'une élégante balustrade, cet édifice inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1927 est simple mais aux proportions harmonieuses. Son parc ajoute de l'attrait à l'environnement du bourg. Il est cependant privé et ne se visite pas. A plusieurs endroits, des murets de pierres sèches agrémentent encore routes et chemins creux.

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