Tutela, divinité personnifiant la protection des personnes et des choses, a certainement donné son nom a la ville. Mis à part l'enclos qui couronne de ses toits le Puy Saint-Clair, Tulle s'allonge aux bords de la Corrèze, et de ses affluents la Montane et la Solane. Une première approche de la cité permet, en découvrant les sept collines et les neuf belvédères qui l'encerclent, de mieux comprendre comment elle s'est développée au cours des siècles. " II est certain qu'il y a une indéfinissable poésie clans ce Tulle qu'une rivière " la Coureuse " (la Corrèze) éclaire de bout en bout, où le hasard met toujours une note pittoresque, inattendue, jusque dans ses impasses, où le laisser-aller méle pierres antiques et verdure. " Elle est, comme l'écrivait Baluze " Attachée comme un nid aux flancs d'âpres rochers ".
Le chemin des métaux, Un itinéraire d'origine gauloise que l'on peut considérer comme une route des métaux reliant l'Armorique au Languedoc et à la Méditerranée a été identifiée en 1983. Il passait par le vaste ensemble gallo-romain de Tintignac (voir commune de Naves) se poursuivant vers le sud, il empruntait le site d'éperon où s'est installée Tulle. A dos de mules, on transportait l'or de la Bretagne et du Limousin, l'étain et le plomb des Cévennes, d'où le nom de cet itinéraire. Au retour, on ramenait de l'huile et du vin du sud. Des fortifications défendaient cet itinéraire de long parcours à des points de passage obligés. C'est ainsi qu'Uzerche surveillait le col de Sainte-Eulalie et le castrum de Tulle, le gué de la Corrèze. C'est à ces carrefours routiers que, très tôt, les évéques envoyèrent des ermites pour évangéli
Le site de Tulle, naturellement défensif, a dû étre occupé très tôt, d'autant qu'un itinéraire d'origine gauloise, route des métaux entre l'Armorique et le Languedoc ou la Méditerranée, traversait ce lieu. Les érudits locaux ont parlé de l'existence d'un castrum remontant à la fin de la période gallo-romaine (4è, 5è siècles) qui aurait occupé le site du Puy Saint-Clair pour protéger cet itinéraire de long parcours. La découverte des pièces de monnaie et d'un fragment d'aigle de l'époque romaine corroborent leurs affirmations. La tradition orale attribue à saint Culmine un rôle christianisateur. Il semble étre venu d'Auvergne à Tulle au 7è ou 8è siècle. Un lieu-dit porte d'ailleurs son nom. Vers l'an 900, en cette période peu sûre, les reliques des régions occidentales, plus menacées, furent mises en sécurité en Limousin. C'est ainsi que celles de saint Clair de Nantes furent mises en dépôt et oubliées à Tulle, d'où le nom de Puy Saint-Clair. On construisit au sommet de la colline, à l'emplacement de la chapelle actuelle du cimetière, un petit sanctuaire en l'honneur de ce saint qui guérissait les maladies des yeux. Les fidèles venaient honorer ses ossements. Il faut attendre le 9è siècle pour avoir des témoignages écrits et, dès lors. l'histoire de Tulle est liée a la création de son abbaye Saint-Martin, devenue cathédrale Notre-Dame au 14è siècle. Lors de fouilles archéologiques exécutées en 1989, des vestiges de structures d'origine carolingienne ont été mis au jour. On retrouve les caractéristiques de la tradition carolingienne dans ces trouvailles : moyen appareil, mortier de chaux, absidiole occidentale, décor d'un chapiteau. L'analyse des bois carbonises révèle une datation comprise entre 760 et 1000. Une partie de cette découverte (portion du mur nord et absidiole) est présentée au public (descendre dans la pseudo-crypte, par le collatéral sud). Le clocher de cette cathédrale est l'un des plus beaux de France. En l'observant, on peut distinguer les différentes campagnes de construction de ce clocher-porche qui sert de façade à la cathédrale. Les deux premiers niveaux élevés au 12è siècle sont romans, le troisième niveau est gothique. Au 14è siècle on acheva le tout en construisant la très belle flèche en granit rosé, haute de 30 mètres, qui couronne le clocher. Les travaux de construction devaient durer plus de 200 ans. Les escaliers et balcon; Tulle est une ville qui se mérite. Qui veut profiter de son charme doit étre attentif pour en apprécier toutes les particularités. La singulière topographie du site a imposé la construction d'escaliers qui, courant entre les maisons, permettent de passer d'un quartier à un autre ou de rejoindre les hauteurs de la ville. Les constructions anciennes bénéficient des caractères propres à ce site de gorge. Par manque de place les maisons, construites en dénivelé, sont hautes et profondes, chacun voulant sa part de façade. Elles sont souvent éclairées par des balcons en bois ou par des lucarnes à toits débordants. Le plus souvent en bois, larges, couverts, en général sur la partie haute de l'immeuble, ces balcons des quartiers anciens constituent une des autres particularités de la cité. Les colombages; La technique du colombage ne signe pas uniquement la construction médiévale; elle apparaît lorsque la pierre locale se prétant peu à la taille, seuls les étages inférieurs sont maçonnés, les étages supérieurs se complétant soit à pans de bois et tout-venant soit à pans de bois et torchis. Ceci a également contribué à la création de loggias et galeries, parfois sur trois étages. On peut en observer la diversité, la finesse de mise place et l'harmonie des proportions, qui évoquent l'architecture coloniale, dans l'Alverge, avenue Charles-de-Gaulle et place du Docteur Maschat. C. Deschamps, architecte. La cathédrale Notre Dame; A l'intérieur, l'édifice tronqué n'a plus qu'une nef de six travées barlongues flanquée de deux collatéraux. L'assise est romane de méme que les voûtes d'aréte des bas-côtés. Les voûtes à doubleaux et croisées d'ogives de la nef retombent sur une coursière soutenue par des corbeaux en copeaux mozarabes. Les fenétres hautes sont de style limousin. A l'entrée de l'édifice, un immense vitrail axial de Jean-Jacques Gruber retrace l'histoire de Tulle. A droite du porche de la cathédrale, on découvre le Cloître édifié au 13è siècle. Son histoire est liée à celle de l'actuelle cathédrale. En 1796, la chute du dôme entraîna celle de la galerie nord, seules deux travées subsistèrent. La galerie sud est démolie par la municipalité vers 1827 en vue de la construction d'un théâtre. Le logis de l'abbé n'a conservé qu'une tourelle d'escalier, au sud. Les dortoirs qui occupaient le deuxième niveau au-dessus de la galerie ouest ont été détruits. La façade de la Place Mgr Berteaud a été reconstruite au 20è siècle, seule la porte des anges en léger contrebas est restée bien que son tympan (blason abbatial) ait été bûché. Le cloitre. Lieu d'une partie du tournage de l'épisode de la série télévisée: "Meutre en Corrèze" sur France télévision. L'entrée du cloître se fait à droite du porche de la cathédrale ; on descend dans une salle voûtée d'arétes 12è - 13è siècles. Le plan est trapézoïdal. La galerie ouest comporte quatre travées. Les arcades en tiers point s'ouvrent sur le jardin, elles reposent sur un muret et sont portées par de forts piliers cantonnés de colonnettes. Chacune est recoupée en deux arcades géminées soutenues par une colonnette médiane. Le tympan est percé d'un oculus en amande. Les chapiteaux sculptés de fleurs, de palmettes et de feuillages dessinent une frise continue. Au fond de la galerie qui s'ouvre sur le musée, bâtiment construit au 20è siècle, se trouve la statue du moine Gérald de Laffault, moine bâtisseur qui construisit l'église Saint-Julien (1070) , détruite pendant la Révolution. Dans la galerie sud, la porte en arc brisé, obturée, était celle du réfectoire. A l'entrée reposent les gisants des Papes limousins en Avignon au 14è siècle : Clément 6, Innocent 6 (des copies) Grégoire 11. A l'est, la galerie est dite des anges, à cause des bustes d'anges présentant calice et hostie sculptés sur les clefs de voûte. En face de l'entrée de la salle capitulaire, un chapiteau historié présente un monstre tenant dans ses mâchoires des corps humains. Dans la salle capitulaire, à l'entrée, veille le gisant* de l'abbé Bernard de Ventadour, statue funéraire en grès du 13è siècle L'entrée en arc brisé est flanquée de deux-baies. A l'intérieur, six croisées d'ogive (gothique flamboyant) retombent sur deux piliers médians quadrangulaires cantonnés de colonnettes. Les nervures des quatre travées latérales sont lisses tandis que les travées centrales ont des nervures en bâtons brisés. Les chapiteaux sont ornés d'une frise continue. Dans la travée centrale, une Vierge à l'Enfant (14è siècle) est adossée au mur. Sur le mur nord, des peintures murales, (fin 13è, début 14è siècle) ont été gravement endommagées par les inondations (la dernière en 1994) et devraient étre restaurées. Elles sont associées aux arcatures. Sur les voûtains, d'autres peintures, ou plutôt des traces, de 48 personnages, remaniées au 18è siècle: des scènes de l'ancien et du nouveau Testament. Il présente également des dessins de Gaston Vuiller à l'iconographie unique sur les coutumes para-religieuses et les croyances de sorcellerie en Bas-Limousin à la fin du 19è siècle et une importante collection d'art religieux de l'époque romane à l'époque baroque. Le Trech. Toponymie Trech: du latin trajectus, le chemin qui conduit au franchissement d'un cours d'eau, ici, la Corrèze. Les maisons situées côté pair de l'avenue Charles de Gaulle servaient d'enceinte à l'enclos. Au n°12, on retrouve la maison Lauthonie Construite en 1551 en pierres de taille (du grès de Gramont dont la carrière se situe près de Brive), cette maison Renaissance a subi un important remaniement en 1877. Les architectes d'alors avaient percé trois verrières en arc surbaissé au dernier niveau. La rénovation de 1996 a respecté la construction et le remaniement. Des cordons de (cuticules décorent la façade et soulignent ses fenétres. Elle est cantonnée de tourelles. Les fenétres du troisième étage sont surmontées d'une coquille encadrée par deux sculptures. Au n°45, une maison du 14è siècle présente deux ouvertures plein cintre. Dans la rue du Fouret (sur la gauche) au n°9, une maison a conservé sa façade sud-est du 17è siècle. Le quartier de la Barrussie. Au sommet du Puy, la chapelle Saint-Clair est éclairée la nuit et se voit de tous côtes Lieu de culte des pénitents bleus, confrérie très active à Tulle, depuis le 17è siècle, cette chapelle été détruite à la Révolution et relevée en 1816. De caractère rustique, son profil net, surmonté d'un clocheton, couronne le Puy des morts. A l'intérieur, se trouvent un retable classique et la chaise à précher de Mgr Berteaud, le grand évéque de Tulle au 19è siècle. Le quartier médiéval. L'Enclos est, sans nul doute, le quartier de la ville le plus riche en maisons classées, ou inscrites, monuments historiques. Ce quartier médiéval qui démarre de la cathédrale pour s'engouffrer dans ruelles et escaliers, est des plus remarquables. Sur des circuits conseillés, des panneaux donnent des informations sur les maisons, les rues et le quartier. Au n°18 de la place Gambetta, tout près de la cathédrale, on découvre la merveille de Tulle. La maison de Loyac dite "maison de l'abbé" est la plus belle construction de l'enclos. Prosper Mérimée (l'auteur de Colomba), un temps Inspecteur des Monuments Historiques, la considéra comme une des plus belles maisons du centre de la France. Elle est du début du 16è siècle puisque le porc-épic, emblème de Louis 12 mort en 151 5, décore un des linteaux de fenétre. Deux tourelles écourtées l'encadrent. La porte d'entrée avec imposte, encadrée par une série de colonnettes prismatiques en retraits successifs. est couronnée par un fronton en accolade surmonté d'un gros fleuron. Le rez-de-chaussée, occupé par des boutiques, a deux ouvertures en arc surbaissé (ou en anse de panier). Les dix fenétres ont des linteaux en cintre surbaissé relevé en accolade. Les frontons sont ornés de végétaux : feuillages, choux frisés et de toute une faune silvestre ou fantaisiste: porc-épic, lion, lévrier, cerfs, sangliers, sirène. Au troisième étage, à droite, deux figures : un homme nu et une femme court vétue. Ce serait, selon une légende, le seigneur Maaic qui aurait séduit une jeune fille du quartier de l'Alverge. Enceinte, et comme le jeune homme refusait de l'épouser, elle se suicida. La maison, au n° 16, présente des fenétres à meneaux et des pans de bois. Au n° 14, la façade de la maison Chastang (épicerie) date du 15è siècle. Très belle salle voûtée d'ogives. Au n°10, un peu en retrait, en haut d'un escalier de quelques marches, on remarque une belle porte Renaissance avec imposte, coquille saint Jacques, double ordonnance de colonnes à chapiteaux composites. Tulle et Quelques pas plus loin, dans la rue Roc-la-Pierre, une des rues de l'enclos, première maison à gauche est garnie d'un avant-solier et d'une fenétre dont li larmier retombe sur des culots ouvragés. Un peu plus haut, au n°1, on remarque un portail du 16è siècle. Au n° 8 on trouve une porte à deux vantaux, surmontée d'un chrisme. Si l'on prend la rue de la Baylie, en face du n°8, on rejoint la rue de la Tour de Maïsse, appelée aussi " Les Quatre-Vingts " en raison du nombre de-marches qu'elle comprend, une des ruelles les plus typiques. Si on choisit de la descendre, le n°5 est occupé par une maison des 15è -16è siècle, le n°4 possède une façade datée de cette méme période. La façade du n°3 remonte au 15è siècle. Assise de l'ancienne Tour de Maysse. En remontant par un escalier, rue du Capitaine Jehan, un portail baroque à fronton rompu est cantonné de colonnes cannelées à chapiteaux ioniques. Les maisons de la rue des Portes Chanac ont des façades des 15è et 16è siècles. En descendant, à gauche, on découvre l'Hôtel Ventadour. La porte est entourée d'une colonnade des deux ordres : dorique et ionique. La monotonie de la façade aux belles fenétres moulurées est rompue par un avant-corps situé au centre. Une petite fenétre est entourée de deux colonnes à chapiteau corinthien. Un peu avant, à droite, en retrait, l'Hôtel Chaleix possède une belle tour d'escalier du 16è siècle. En prenant un escalier et en tournant à droite rue Riche, on peut profiter au n° 13 de la façade arrière de la maison Lauthonie et de sa belle porte Renaissance surmontée d'une fenétre. Cette rue, étroite et pittoresque, dont le nom évoque un passé de prestige, a conservé ses maisons aux façades des 15è et 16è siècles. On passe sous la Porte des Mazeaux, là où les évéques étaient accueillis et ou on leur remettait les clés de la ville, pour rejoindre un autre quartier.
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