À mi-chemin entre Argentat et Brive, Beynat possède une très ancienne église édifiée à partir du début du XIIIe siècle, dont certains vitraux bien plus récents sont dédiés à la vie de saint Pierre Dumoulin-Borie, missionnaire originaire de Beynat, décapité au Tonkin en 1838. À deux kilomètres et demi vers le nord se trouve le monument le plus antique de la commune, non loin du hameau de Brugeilles. De la route, un chemin long de cent mètres mène au dolmen qui jusqu'en 2015 était isolé au milieu d'un champ. Le mégalithe en assez bon état montre un plan caractéristique des dolmens des causses : deux longs piliers latéraux hauts de 1,50 mètre encadrent une dalle de chevet, l'ensemble étant couvert de la table ovale de 3,20 mètres par 2,50 mètres. La chambre large de 1 mètre et longue de 2 mètres. Le dolmen est constitué d'une variété de gneiss : la leptynite riche en quartz et feldspath. Le pilier de droite penché vers l'intérieur de la chambre a provoqué l'inclinaison de la table. L'ouverture est orientée comme la plupart des monuments similaires à Test. Un système de fermeture amovible devait exister à l'époque de son utilisation par les populations locales de la fin du Néolithique.
Exploré vers 1870 par Philibert Lalande, l'un des membres fondateurs de la Société historique et archéologique de la Corrèze, il n'y fut trouvé que quelques tessons de poteries grisâtres et des charbons de bois. Le dolmen s'ouvre sur le vallon de la Roannelle, classé en zone naturelle d'intérét écologique faunistique et floristique. On peut y observer, poussant au printemps sous les chénes, hétres et châtaigniers, des préles des bois, plante dont la famille est apparue au Dévonien quelques millions d'années après l'émergence des premières plantes terrestres, il y a de cela environ 400 millions d'années. Les ancétres arborescents des préles ont contribué au carbonifère à la création des bassins houillers.
La plante célébrée à Beynat, d'apparition plus récente, est renommée dans tout le Limousin au point d'avoir orne par sa feuille le blason moderne de cette région. Il s'agit du châtaignier ; une foire lui est consacrée au mois d'octobre. Sa culture depuis la période gallo-romaine a développé une véritable civilisation du châtaignier. L'arbre à pain des Limousins continue de fournir bois d'oeuvre, piquets et lauzes, ses feuilles ont longtemps servi de litière au bétail, alors que le miel issu de ses inflorescences est recherché. La châtaigne, et les très nombreuses variétés cultivées, Belle épine, Bourrue, Corrive, Epingaude, Nouzillarde, ou encore Grosse Rouge, ornent aujourd'hui les tables de féte, a longtemps constitué une part non négligeable de la nourriture des populations rurales, blanchie dans un toupi ou plus simplement cuite quelques minutes dans les braises d'une cheminée.
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