Le village de Curemonte est situé sur un plateau ondulé de l'extréme sud de la Corrèze entre la plaine de Brive et les plateaux de Xaintrie. L'éminence sur laquelle est bâti le bourg est orientée nord-sud. Elle domine à l'ouest un étroit vallon naturel et à l'est un vaste bas plateau où coule, dans un paysage de bocage, la Sourdoire. Sur son promontoire, site défensif par excellence, Curemonte aligne les tours de ses trois châteaux médiévaux accompagnés d'un ensemble de maisons nobles. Au nord du promontoire, les deux édifices les plus imposants sont le château de Saint-Hilaire et celui des Plas, classés au titre des monuments historiques en 1991. Ils relèvent de l'architecture militaire, entourés d'un mur d'enceinte d'où se détachent des tours de garde.
Le château de Saint-Hilaire, avec ses imposantes tours rondes percées de petites ouvertures, a été construit par la famille du méme nom au XVesiècle. Le château des Plas a été édifié en 1 508 par Jean de Plas, évéque de Péngueux. Bien qu'il présente le méme caractère défensif avec son donjon carré à mâchicoulis et meurtrières, le bâtiment principal a des percements et des ornements qui accusent le style Renaissance. A l'extrémité sud du promontoire se dresse le château de la Johannie qui a conservé le caractère austère des édifices militaires sans présenter d'éléments défensifs. Entre les châteaux, de nombreuses maisons portent un décor intéressant des XVIe et XVIIe siècles, bien que l'histoire de Curemonte remonte au XIè siècle, lorsque Raymond de Curemonte participa en 1096 à la première croisade. Les de Plas furent, quant à eux, les premiers barons de la vicomte de Turenne.
Bien qu'ayant une vocation militaire, le village de Curemonte s'est également développé du point de vue civil et religieux. Implantée au sud, son église médiévale était avec sa cure une dépendance de Malte. Elle appartenait à une commanderie masculine puis, à partir du XIVe siècle, à une commanderie féminine, annexe du prieuré de Fieux, près de Rocamadour. Le caractère de cet étonnant village médiéval, dominé par la puissante silhouette des tours de ses châteaux, provient de son implantation topographique et de sa situation dans le paysage. Les belles façades en calcaire ornées de treilles s'ouvrent sur les ruelles par des galeries de bois. Les maisons de vignerons ainsi que la halle aux grains témoignent des activités agricoles et commerciales liées aux vignobles et aux noyeraies. L'homogénéité de leurs toitures en tuiles plates, soulignées de génoises regroupées de part et d'autre de l'enceinte fortifiée, contribue à mettre en valeur les lourdes toitures en ardoises des châteaux. Le développement linéaire de Curemonte sur la ligne de créte de cette longue émmence aux flancs naturels procure aux visiteurs une émotion inégalée. Le site a été préservé dans son authenticité. Peu de modifications sont à signaler, hormis un grand travail de valorisation du patrimoine en cours depuis plusieurs années. Les châteaux ont été remarquablement restaurés, de méme que de nombreux espaces publics et plusieurs demeures individuelles. Regard de l'écrivain Colette. Les deux châteaux appartenaient à la famille de Jouvenel au début du XXe siècle. Colette de Jouvenel, aussi surnommée "Bel Gazou", y fut hébergée pendant la guerre. Sa mère, l'écrivain Colette (1873-1954), vint la rejoindre quelque temps et parla avec humour de " [leurs] ruines" qui " [leur] font de l'ombre" dans son Journal à rebours publié en 1941 : " Quel motif amena les seigneurs de Plas et ceux de Saint-Hilaire, environ le XVè siècle, à construire si proches l'un de l'autre leurs deux châteaux que sépare, dans un étroit enclos au sommet du village, un espace de six ou sept mètres? Saint-Hilaire commença, Plas le suivit. Celui-ci aima le cylindre, et celui-là le cube. " Dans le méme livre, Colette décrivit aussi les environs: " C'est un garçon très gentil, qui va sur ses treize ans [...] on le voit à califourchon sur le banc qu'un généreux donateur posa à Ventrée du hameau, afin que les habitants pussent, en s'y asseyant, "voir la vue". Le banc reste toujours vacant, parce que les habitants de C... connaissent la vue depuis un bout de temps. Le coteau dévale la rivière, invisible entre des vernes et des peupliers, et si la pente en face ne se relevait brusque, le paysage entier prendrait l'air en douceur, la facilité propre à la Suisse peu montagneuse. Mais un coteau égal à celui que couronne C... borne l'horizon; il faut nous contenter des grandes ombres qu'y couche le crépuscule et des couleurs des bois, bleus comme les tapisseries de verdure anciennes." Répertorié parmi les plus beaux villages de France, de Curemonte se devine de loin. On y accède facilement par les routes départementales en provenance de Turenne, Meyssac ou de Vayrac. Au débouché de la route de Branceilles la D106 nord, on découvre une vue remarquable sur Curemonte, l'une des plus intéressantes avec le point de vue sur l'ensemble lointain à partir de Végennes, au sud. De par sa situation en promontoire, le bourg de Curemonte lui-méme y permet des vues sur l'ensemble des paysages environs nants. De ce fait, le périmètre de protection ne se limite pas à la butte mais englobe le lit de la Sourdoire à l'est et les versants proches jusqu'aux lignes de crétes à l'ouest. Quatre chemins de randonnées débutent à Curemonte et parcourent l'agréable campagne environnante: "Les trois églises", " Les chemins de crétes", "Autour du puy Turlau " et "Autour des châteaux". Ce dernier itinéraire de 4 km permet de contempler le village et sa butte de s tous côtés. Une boucle de 14 km, la "boucle verte", relie Curemonte, Meyssac, Collonges-la-Rouge, Chauffour-sur-Vell et Branceilles.
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