Classé au titre des monuments historiques en 1958, le château de Sédières se dresse au milieu d'une épaisse forét trouée d'étangs bordés de sapins. La façade sud donne sur un tapis vert orné de charmilles et de pièces d'eau. De place en place s'élèvent majestueusement des arbres séculaires. Les autres côtés sont dominés par la forét. Au nord, l'étang du château est au creux d'un vallonnement. Sur le chemin conduisant à l'édifice apparaît l'étang Neuf, petit miroir d'eau plein de fraîcheur et de poésie. La vue est moins vaste depuis les terrasses du château suite à la fermeture progressive par la végétation : vers l'ouest, les monts du Cantal émergeant au-dessus de la cime des arbres ferment l'horizon; vers le nord, les monts Dore.
Les historiens prétendent que Sédières appartenait au XVIIIe siècle à la famille Botier de Gimel. Au XVIe siècle, cette maison s'unit à celle de Noailles et la terre fut érigée en vicomte. Pierre de Sédières fut baron de Montamat et gouverneur du duché de Ventadour. En 1789, Sédières était la propriété du comte de Lentilhac. Par alliance, la terre passa à la maison auvergnate de Carbonat, grâce au mariage de Jeanne de Lentilhac avec le baron Louis de Passefont, baron de Carbonat. En 1870, le château fut vendu à monsieur de Chanal, général et député de la Corrèze. C'est ce dernier qui restaura avec beaucoup de soin le château. Il le garnit de meubles du Moyen Age et de la Renaissance en harmonie avec les deux périodes de sa construction. A cette époque, le château brillait d'un vif éclat.
Dans son Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, le célèbre architecte français Eugène Viollet-le-Duc [1814-1879] cite le château de Sédières. D'après lui, Sédières aurait été bâti dans les premières années du XVe siècle, notamment la grosse tour, le grand logis de façade et le porche. Puis, le XVIe siècle aurait favorisé le percement de nouvelles fenétres dans les vieux bâtiments, la construction des tourelles, ainsi que l'élévation des lucarnes et des cheminées. "C'est ainsi, écrit Viollet-le-Duc, que ces manoirs du Moyen Âge, dont les premiers possesseurs avaient fait des résidences fortifiées, se changeaient au XVIe siècle." En 1965, le Conseil général de la Corrèze racheta le château et ses dépendances qui étaient à l'abandon, pour en faire un lieu d'expositions, de spectacles et d'événements. Réhabilité, il connaît une nouvelle vie riche en projets culturels, tandis que le parc et ses abords sont redevenus des lieux de promenade et de randonnée appréciés de tous. Une curieuse installation subsiste dans le parc du château de Sédières: un bélier hydraulique installé dans une petite tour en pierre de granit en contrebas du château. Qui n'a pas entendu parler du " coup de bélier " dans les canalisations d'eau ? C'est Joseph-Michel Montgolfier, celui qui construisit avec son frère le premier ballon à air chaud, qui mit en évidence ce principe et ses possibilités hydrauliques : une forte pression soudaine dans une canalisation permet de propulser l'eau à une certaine hauteur. Ernest-Sylvain Bollée, fondateur de la dynastie des Bollée au Mans (famille connue aussi pour ses fondeurs de cloches), fit breveter un bélier hydraulique en 1857; son nom est visible sur la cloche en fonte subsistant de ce mécanisme. Grâce à un dispositif mécanique, l'énergie de la chute d'eau provenant de l'étang voisin projette l'eau à une hauteur supérieure dans des canalisations afin d'alimenter les bassins du jardin à la française et peut-étre aussi le château. Cette installation "moderne", située à l'emplacement d'un ancien moulin, mit à profit la chute d'eau canalisée. Mais également un ancétre de nos réfrigérateurs; A proximité du mécanisme hydraulique, une excavation assez grande et maçonnée, envahie par la végétation et les feuilles mortes, est traditionnellement identifiée comme une glacière en ruine. Le principe est simple: un trou très profond est creusé, appuyé contre un talus permettant de pratiquer en partie basse un trou d'évacuation latérale de l'eau. Cette excavation est couverte et Ton y accède par une pièce formant sas, afin d'éviter un écart de température important entre l'intérieur et l'extérieur. En hiver, la neige recueillie à proximité était tassée en glace sur un clayonnage, ce qui évitait à l'eau de fonte de la neige d'accélérer le processus de liquéfaction de la glace. On pouvait ainsi conserver les aliments l'été. Au XIXe siècle avait-on imaginé que, quelques décennies plus tard, on se délecterait, aux entractes du Festival de Sédières, de chocolats glacés?
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