Au cœur du Limousin, entre Favars, Saint-Mexant et Saint-Germain-les-Vergnes, l’étang de Lachamp dévoile une richesse à la fois naturelle et historique qui attire aujourd’hui les promeneurs curieux. D’une superficie de 13 hectares, cet espace offre un véritable écosystème où châtaigniers, robiniers, sapins pectinés, épicéas, pins sylvestres et mélèzes se côtoient. Ces arbres, identifiables par leurs feuilles, leur écorce ou leur silhouette, racontent à leur manière une histoire de diversité et de résilience. Le long des berges, la sphaigne rappelle l’existence d’anciennes tourbières, et l’avifaune – canards, cormorans, bergeronnettes – anime l’étang actuellement en vidange. Cette découverte naturelle est ponctuée de randonnées, l'occasion pour les visiteurs d’allier contemplation et apprentissage, dans une atmosphère automnale apaisée, sublimée par le reflet d’un arc-en-ciel sur l’eau tranquille.
Mais cette quiétude est trompeuse si l’on remonte le temps jusqu’en janvier 1790, aux premières heures de la Révolution française. L’étang de Lachamp fut alors le théâtre d’une violente révolte populaire contre les privilèges seigneuriaux. Dans un contexte où la noblesse détenait le monopole de la pêche et des ressources naturelles, un groupe de paysans, ouvriers et journaliers de Favars et des alentours décida de s’attaquer à la digue de l’étang pour s’approprier le poisson, un aliment jusque-là réservé aux élites. L’intervention rapide des gendarmes entraîna l’arrestation de dix-huit insurgés. Le lendemain, la tension monta encore d’un cran : près de 800 villageois assiégèrent le château de Favars pour exiger leur libération. En réponse, la maréchaussée et la garde nationale déclenchèrent une répression sanglante : une trentaine de morts et plusieurs condamnations à mort furent prononcées. Ce soulèvement, emblématique des luttes sociales de l’époque, marqua profondément l’histoire locale, au point d’être commémoré aujourd’hui par des conférences, des films et des randonnées mémorielles.
Dans les environs, plusieurs témoins de cette histoire demeurent. Le château de Favars, bien que partiellement détruit, conserve une tour du XIIe siècle protégée au titre des monuments historiques, avec ses mâchicoulis restaurés et ses voûtes d’arcs de cloître. Non loin de là, à Saint-Germain-les-Vergnes, le domaine de Chadebec illustre l’évolution des demeures seigneuriales à travers les siècles. Passé entre les mains de plusieurs familles nobles, le château a été entièrement remanié au XIXe siècle avec un goût raffiné pour l’architecture paysagère. Parc arboré, rivière sinueuse, fabriques pittoresques comme le poulailler ou la glacière témoignent d’un mode de vie où l’esthétique côtoyait la domination sociale. Ces lieux, chargés d’histoire, rappellent les tensions entre nature, pouvoir et peuple, tout en offrant aujourd’hui un cadre de découverte sereine pour celles et ceux qui arpentent les chemins de Saint-Germain-les-Vergnes.
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