Nichée au cœur du sud-ouest de la Corrèze, la commune d’Aubazines, également appelée Aubazine ou Obazine, cache bien des secrets. Parmi ses hauteurs, le Puy de Pauliac, culminant à 524 mètres, surplombe la région et offre une vue remarquable. C’est là, au sud-ouest de la table d’orientation, que subsistent les vestiges de ce qu’on appelle encore aujourd’hui la « maison de l’ermite ». Bien qu’évoqué par plusieurs cartes postales anciennes de la série « La Corrèze Pittoresque » comme un ermitage isolé, le lieu abritait en réalité un couple. Les clichés d’époque montrent l’homme et la femme, en sabots et habits paysans, posant devant leur modeste demeure. Construit de leurs mains avec des matériaux trouvés sur place – pierres de gneiss, mortier de terre – le site, bien que rudimentaire, témoigne d’un mode de vie autosuffisant et laborieux, ponctué d’installations artisanales : pigeonniers, four, clapiers, étables, le tout dressé sans mortier et avec une ingéniosité certaine.
Les récits historiques, notamment celui de l’abbé F. Brousse dans une plaquette de 1953, apportent un éclairage précieux sur ce lieu atypique. Il y décrit un ensemble architectural fascinant, un hameau miniature fait de pierres plates empilées, résultat des efforts d’un homme « désabusé », ayant défriché et aménagé ce coin reculé. L’auteur regrette cependant que la végétation reprenne ses droits, rendant la visite difficile. Une enquête de terrain menée en 1980 révèle davantage : l’homme en question s’appelait Verlac. À la fin de sa vie, sa condition s’était tant détériorée qu’il ne survivait plus que grâce à la générosité de ses voisins. L’un d’eux, lui ayant offert une tourte chaude, fut sans le savoir à l’origine de sa fin : affamé, Verlac la dévora entièrement et succomba le lendemain. L’histoire prend alors une teinte tragique, témoignant de la précarité dans laquelle vivait ce bâtisseur solitaire.
Les cartes postales anciennes fournissent des indices visuels précieux sur la disposition du site. L’habitation principale, adossée au talus, présente un toit en pente unique, probablement couvert de végétaux. D’autres structures, comme une cave surmontée d’un grenier ou un fenil, ont longtemps été désignées à tort comme « la maison de l’ermite ». Les descriptions architecturales révèlent pourtant des espaces exigus, savamment organisés, avec des murs de pierre sèche, des voûtes en encorbellement, des linteaux massifs et des éléments de récupération ingénieusement intégrés. Aujourd’hui en cours de restauration par une entreprise locale, l’ensemble est présenté sous le nom d’« ermitage de Roche Bergère ». Il est essentiel que ce patrimoine modeste mais émouvant soit transmis avec fidélité, sans céder aux mythes romantiques d’un village médiéval antérieur au XIIe siècle. Grâce au travail minutieux d’associations comme HARPAU, cette mémoire fragile peut enfin sortir de l’oubli et révéler la véritable histoire d’un homme, de sa compagne, et de l’univers qu’ils avaient bâti, pierre après pierre, à l’écart du monde.
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