Entre ciel et eau, le lac de Viam, avec ses berges de légende, nous invite à un voyage intemporel où nature et histoire s'entrelacent. L'écrivain Richard Millet nous plonge dans l'imaginaire de son enfance, celle des habitants de Viam, marquée par la présence mystérieuse du château de Monceaux et du lac qui entoure le village. Selon les récits locaux, les pierres du château cachent des secrets, une aventure souterraine symbolisée par la dalle fleurdelisée dans la cour de l'hôtel Bezaud. Ce mystère se tisse au fil des légendes qui, depuis les rives de l'eau, nous rappellent que tout lieu a sa propre histoire. Au sommet de la colline, entre les arbres majestueux et la rivière qui serpentent à ses pieds, l’eau, lorsqu’elle bouillonne sous les vents d’orient, semble chanter la voix des bâtisseurs du passé, ceux qui ont façonné ces pierres pour y laisser une empreinte, une âme vivante. L'âme de ce château, abandonné mais toujours présent dans les murmures des eaux et le crissement des feuilles, nous invite à la réflexion sur ce que nous héritons de ces terres anciennes.
Le barrage de Monceaux-la-Virole, édifié dans les années 1940, a transformé le paysage tout en conservant la mémoire de ce passé. Aujourd'hui, le tour du lac, long de 18 kilomètres, invite les promesses d'une aventure à travers ses sentiers boisés et ses rives secrètes, où la nature s’exprime dans sa pureté. La promenade devient ainsi une exploration sensorielle où les couleurs changent au gré des saisons, et où le silence des lieux est interrompu uniquement par le cri des oiseaux et le clapotis de l'eau. C’est dans cet environnement que la légende prend vie : l’île au centre du lac, enveloppée de bruyères et de mousse, demeure un lieu énigmatique, intact, inaccessible. Mais certains soirs de printemps, les rires et les chants des jeunes filles de Viam y flottent, comme un écho du passé. La légende raconte que ces voix enchantées sont celles de ces âmes qui n'ont pas vieilli, des présences intemporelles qui préfigurent un monde d’éternité, celui où l’amour et la joie revivent sans cesse. C’est à cet endroit que l’imaginaire s’entrelace avec la réalité, que la mémoire collective de Viam trouve un refuge dans le mystère de l’île, préservée des années.
En suivant le chemin qui serpente autour du lac, on se retrouve dans un espace où la nature et les hommes se mêlent depuis des siècles. Les vestiges du passé, que ce soit le vieux moulin englouti sous les eaux ou les ruines du château de Monceaux, nous rappellent que l’histoire est façonnée par l’eau, la terre et les hommes. Mais le lac de Viam ne se contente pas de révéler l’histoire. Il incarne une mémoire vivante, qui fait naître des souvenirs à chaque détour du sentier. Richard Millet, en évoquant ce lieu, nous invite à regarder attentivement, à savourer chaque instant passé en harmonie avec ce paysage. "Regarder c'est se souvenir", écrit-il, et c'est dans ce regard, attentif et respectueux, que nous découvrons un lieu à la fois sacré et universel. Le lac de Viam devient alors plus qu’un simple espace naturel : c’est un lieu où l’on peut ressentir le passage du temps, un sanctuaire pour l’âme, un point de rencontre entre la nature, l’aventure et la légende.
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