En 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, un groupe de maquisards espagnols issus de l’Armée Républicaine, ayant fui la dictature franquiste, s’établit dans les bois de la Jarousse, près de Gourdon. Persécutés par le régime de Vichy, ces hommes trouvaient refuge en France pour poursuivre la lutte contre le fascisme. Cependant, leur présence étant découverte, ils durent déplacer leur camp vers le Puy Redon, à Pradines. Le camp prit alors le nom de "Félix Cadras", en hommage à un dirigeant communiste exécuté par les nazis en 1942. Dirigé par Boni, le groupe initial comprenait des résistants espagnols et quelques Français, comme René Fossard et Turpin. Progressivement, d’autres combattants rejoignirent leurs rangs, portant l’effectif à une trentaine d’hommes au printemps 1944. Leur action fut déterminante dans la distribution de tracts et les sabotages menés en Haute-Corrèze pour affaiblir l’occupant.
Le 5 mai 1944, le camp fut attaqué par une colonne allemande ayant récemment anéanti le maquis des Bordes. Grâce à un avertissement de Laurence Laurent, les maquisards réussirent à s’échapper en combattant sans subir de pertes. Jean Madranges, un jeune de Pradines âgé de 19 ans, fut témoin de l’attaque alors qu’il travaillait dans un champ voisin. Quelques semaines plus tard, il rejoignit la Compagnie 2360 des F.F.I. D’autres résistants étaient actifs aux alentours, notamment à Senéjoux, où un autre groupe de maquisards espagnols, prévenus à temps, put fuir avant l’arrivée des troupes allemandes. Les habitants de Senéjoux furent interrogés et menacés, mais aucun drame ne se produisit. Le réseau de la Résistance en Corrèze s’étendait bien au-delà de Pradines, notamment aux Bordes et à Clédat, où des maquisards furent attaqués le 4 mai 1944. Sur dénonciation, sept résistants furent encerclés : deux furent tués, trois capturés et déportés, tandis que deux réussirent à s’échapper.
Chadebec fut également un haut lieu de la Résistance. De 1941 à 1944, des réunions clandestines s’y tenaient, accueillant des figures majeures de la lutte comme Guingouin et Malraux. Justin Sauviat et son épouse, résidents du village, jouèrent un rôle clé dans l’accueil et la protection des résistants, risquant leur vie pour la cause. À partir de 1943, une quinzaine de maquisards de la 238ème compagnie s’installèrent dans la région, organisant des parachutages d’armes et de munitions sur le puy de Régeade. Une mission interalliée, composée d’officiers anglais et canadiens, trouva refuge chez Micheline Sauviat, qui leur assura nourriture et abri. Dans la nuit du 11 août 1943, un groupe de 33 soldats rejoignit les rangs, renforçant les forces de la Résistance. Grâce à ce regroupement stratégique, Egletons et d’autres villes corréziennes furent libérées le 15 août 1944. En reconnaissance de leur engagement, Justin et Micheline Sauviat reçurent un diplôme signé du roi d’Angleterre, Georges VI, saluant leur courage et leur contribution essentielle à la victoire alliée.
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