Le 14 juillet 1944, dans le silence suspendu du plateau des Chansèves, entre Saint-Hilaire-Taurieux et Monceaux-sur-Dordogne, résonne le grondement sourd de 36 bombardiers B-17 américains. L’opération Cadillac, l’un des plus vastes parachutages d’armes à destination de la Résistance, est en cours. Coordonné par les Alliés avec la collaboration du SOE britannique et des réseaux de l’Armée Secrète, ce largage de 46 tonnes de matériel – armes, munitions, explosifs – tombe en centaines de containers sur le site nommé « Digger ». La date, choisie symboliquement pour coïncider avec la Fête nationale française, marque un tournant : à l’aube de la Libération, les maquisards de toute la Basse-Corrèze sont appelés à renforcer leur action contre l’occupant. Depuis les bois et les collines environnantes, des groupes de résistants convergent vers le plateau pour récupérer les parachutes multicolores et transporter les précieuses caisses à l’aide de charrettes, de mulets, ou à dos d’homme. Ce ballet silencieux de silhouettes déterminées s’inscrit dans l’histoire comme un moment d’unité, de courage et d’espoir partagé.
Parmi ces hommes figure Georges Charageat, jeune résistant de 19 ans originaire de Saint-Hilaire-Taurieux. Étudiant en droit à Toulouse, il revient en Corrèze après une tentative d’arrestation par la Milice. Fils d’un ancien poilu de 1914-18 et d’une institutrice, il grandit dans une famille éprise de justice et d’engagement. Aux côtés de sa sœur et de son père, il rejoint le maquis, intégrant le bataillon AS de Pique, actif dans la région. Son engagement est total : il transporte des armes, participe à des actions de sabotage, et contribue à l’organisation logistique des parachutages. À la fin juillet 1944, alors qu’il prend part à l’installation d’un nouveau camp de résistants dans les bois près de Beynat, il est surpris par une unité allemande. Capturé après une brève fusillade, blessé, il est interrogé puis exécuté sans procès, au lieu-dit La Pomarède. Il n’avait que 19 ans.
Aujourd’hui encore, la mémoire de Georges et celle de tous ceux qui ont pris part à cette opération héroïque demeure vivace. Une stèle commémorative marque le lieu du parachutage sur le plateau, rappelant que, ce jour-là, la liberté est réellement tombée du ciel. Georges Charageat repose au cimetière de Saint-Hilaire-Taurieux. Il a été reconnu « Mort pour la France » et décoré à titre posthume. Le 100e groupe de bombardement américain, surnommé « The Bloody Hundredth », qui mena cette mission, reste lui aussi inscrit dans l’histoire pour son sacrifice et son rôle essentiel dans la lutte contre le nazisme. En Corrèze, la commémoration du 14 juillet prend un sens particulier : celui de la mémoire d’un peuple debout, de villages engagés, et de jeunes comme Georges, dont le courage a contribué à rendre la France à elle-même.
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