Le site concerne la vallée de la Dordogne, comprise entre Beaulieu-sur-Dordogne et le département du Lot, juste en amont de la confluence avec la Gère. Situées en Limousin, mais à la rencontre de l'Auvergne et de l'Aquitaine, différentes caractéristiques d'architecture, de végétation et d'occupation du sol se trouvent entremélées. En sortant de Beaulieu-sur-Dordogne, la Dordogne s'étale paisiblement dans un fond de vallée large et plat. Les versants principaux, d'orientation est-ouest, sont élevés - 400 mètres en rive gauche -, souvent très pentus et dissymétriques. Ils ondulent en une succession de vallons secondaires arrosés par de nombreux ruisseaux - ceux de Tartarel, de Genièvre, de Coucoulogne ou encore du Suquet qui offrent autant de points de vue sur le fond de vallée comme sur les horizons, parfois très lointains.
Le bâti traditionnel est généralement groupé en hameaux sur les crétes et promontoires. également accroché aux coteaux ou niché dans le fond de vallée, il s'impose comme une composante forte des paysages de la vallée. Beaucoup plus présent qu'en amont de Beaulieu-sur-Dordogne, malgré une couverture végétale plus importante que par le passé qui tend à le dissimuler, ce bâti traduit par sa diversité d'aspect une situation à la rencontre de plusieurs styles architecturaux empruntés aux trois régions qu'il côtoie, en particulier au Quercy - socle calcaire - ou à la Xaintrie - socle granitique : toitures en tuiles plates du bellacois, toitures en ardoises et plus rarement en lauzes de schiste sur les hauteurs des versants, génoises quercinoises, murs en moellons de granité ou de grès, pierre calcaire de taille, galets à l'approche de la Dordogne, granges auvergnates, galènes de bois... Les constructions contemporaines ponctuent également le paysage de la vallée.
Région de passage et de circulation intenses, en particulier grâce au commerce fluvial sur la Dordogne et aux gabares bateaux traditionnels à fond plat destinés au commerce florissant jusqu'à l'arrivée du chemin de fer -, le site est irrigué par un maillage étoffé de petites routes que jalonnent fréquemment des croix en pierre: lacets "montagnards", route de créte panoramique, ruban plat légèrement sinueux ou axe principal linéaire la D940 -bordé de platanes en fond de vallée. Le fond de vallée ample et plat permet une occupation du sol par l'agriculture et l'industrie plus marquée qu'en amont de Beaulieu-sur-Dordogne: cultures, vastes prairies planes, peupleraies, gravières et parcs d'activités industrielles ou commerciales se partagent la plaine alluviale souvent drainée, parfois remblayée. Sur les coteaux, les vignes qui couvraient 25 à 50% du territoire en 1862 - à leur apogée avant les épidémies de phylloxera et d'oïdium - sont désormais très discrètes avec des cabanes en pierre dispersées sur les pentes ou des petites parcelles ponctuelles. Malgré une diminution des terres cultivées, bois, pâtures et vergers se partagent équitable-ment les versants. Le noyer est bien présent sous forme de noyeraies, d'alignements en limite de parcelle ou en ponctuation au bord des routes. Depuis quelques années, la culture de la fraise se développe. De manière générale, la végétation révèle globalement un climat beaucoup plus doux qu'en amont. Les seuls bourgs en bord de la rivière sont Beaulieu-sur-Dordogne et Liourdres. À une altitude de 146 mètres, Beaulieu-sur-Dordogne se loge dans le creux d'un grand méandre de la Dordogne divisé en plusieurs bras - qui ont sans doute longtemps facilité la traversée de la rivière - au pied d'un versant qui culmine à plus de 200 mètres au-dessus de la ville, lui offrant ainsi une toile de fond boisée des plus pittoresques. La cité s'est développée sur l'emplacement d'un village de pécheurs nommé "Vellinus", autour d'une abbaye bénédictine, l'abbatiale Saint-Pierre classée au titre des monuments historiques en 1843. Cette dernière a été fondée, avec l'aide de 12 moines venus de Solignac - dans la continuité d'un monastère bénédictin, lui-méme fondé après 856 -, par Rodolphe de Turenne, archevéque de Bourges à qui l'on attribue également l'origine du nom de la ville: le texte de fondation de l'abbaye, consigné dans le cartulaire de l'édifice religieux, rapporte que devant la splendeur du lieu, Rodolphe de Turenne ne put s'empécher de le baptiser "bellus locus", soit " beau lieu " en français. Reconstruite à partir du XIIe siècle dans un grès ocre très pâle appareillé en moellons régulièrement taillés et assises, l'abbatiale s'impose comme la plus grande église corrézienne avec ses 62 mètres de long. De style roman, elle possède notamment un portail méridional et un tympan, chef-d'oeuvre remarquablement sculpté vers 1130 à l'abri d'un porche massif évoquant les trois mondes: le ciel, la terre et l'enfer. La cité s'est considérablement enrichie et développée en devenant, dès le Moyen Age, une étape essentielle de pèlerinage sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, entre Limoges et Aurillac vers Figeac, Conques, Moissac et Toulouse. Initialement ceinte de remparts et de trois portes, la ville de Beaulieu-sur-Dordogne s'est étendue de manière ra-dioconcentrique en faubourgs portant les noms de Mirabel, la Grave, le Gros et Barry majeur. La cité a conservé une architecture médiévale identifiable, plusieurs maisons à loggia ou balcons en bois, des encorbellements et un lacis de ruelles représentatif. Les galets de la rivière ont été utilisés en façade des bâtiments et au sol. La place du marché est entourée de maisons à colombages datant du XVIIe siècle et de façades restaurées. Au bord de la rivière et de la ville médiévale, dans le faubourg du Barry majeur - ancien village de pécheurs de Vellmus -, se trouve la chapelle des Pénitents, construite au XIIe siècle et autrefois église Notre-Dame du Port-Haut, à destination des paroissiens de Beaulieu-sur-Dordogne. L'ensemble formé par cette chapelle positionnée sur un léger bombement du relief, la rivière, les quais, la cité en toile de fond et le coteau boisé constitue un paysage emblématique souvent utilisé pour représenter la vallée de la Dordogne ou plus largement le sud corrézien. En amont de la vieille ville, les quais évoquent l'ancien port et le passage des gabares puis des gabariers revenant à pied de Libourne. Les maisons - dont celle dite du "Vieux Mann ", datée de 1723 - relèvent pour la plupart des XVIIè et XVIIIè siècles. Le boulevard de Turenne ceinture la vieille ville et retrace le périmètre des anciens remparts. De belles demeures bourgeoises avec tourelles, pigeonniers et girouettes sont agrémentées par des jardins pour la plupart créés au XVIIIè siècle sur les anciens fossés au pied des remparts. Parfois soutenus ou clos par de grands murs de pierre, ils abritent une végétation exotique particulièrement en vogue au XIXe siècle et des essences appréciant les climats doux palmiers, magnolias ou encore bananiers -, en accord avec le surnom de la ville : la "Riviera Limousine". La situation pittoresque de la ville et ses multiples richesses patrimoniales et architecturales attirent un grand nombre de visiteurs et lui confèrent une grande renommée. Liourdres est implanté au pied des versants, à proximité de la rivière, notamment son église. Le village se développe près de la route D41 de fond de vallée reliant Beaulieu-sur-Dordogne à Puybrun par la rive droite. Sa situation intermédiaire entre le Quercy et le pays de Beaulieu-sur-Dordogne se traduit par une architecture disparate. Le bourg abrite également une fontaine de dévotion et un pigeonnier circulaire. De Liourdres, vers le nord en direction d'Astaillac, la D41 jouxte la Dordogne au niveau du hameau La Cassagne. La route a été creusée dans le roc appelé "le roc de Carbe". À cet endroit, une élévation rocheuse s'oppose avec la plaine agricole. Ce contraste saisissant s'apprécie d'autant plus dans ce sens de circulation. Bourgs et hameaux sont généralement perchés sur les versants et bien souvent accrochés à de fortes pentes. Les églises y témoignent d'une forte relation avec le paysage ou le "génie des lieux"; clochers-murs cadrant des vues lointaines, situation perchée au plus près du ciel... En rive gauche, placée sur un promontoire dominant Beaulieu-sur-Dordogne, la partie haute du bourg d'Altillac offre de belles vues plongeantes sur la cité et la rivière. Cette position favorable laisse penser que le village était probablement un poste avancé de Beaulieu-sur-Dordogne. Son église Saint-Etienne - inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975 -, édifiée au XVIe siècle sur le sommet de la butte, possède un remarquable clocher-porche daté du XI- siècle, qui donne sur les crétes du versant opposé. Dans sa partie basse, Altillac s'est développée de part et d'autre de la D940, voie de desserte principale en fond de vallée. Elle comporte un ancien port, la mairie et l'école, des commerces et habitations. En rive droite, sur les hauteurs du versant qui surplombe Beaulieu-sur-Dordogne, le bourg de Sioniac - dont l'église a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1949 se serre sur la ligne de créte émergeant au-dessus de deux vallons arrosés par des affluents de la Dordogne. Sa partie ancienne présente une configuration de village-rue. Au nord du village, une prairie préserve le premier plan nécessaire à la lecture de la silhouette bâtie où se dressent l'église romane et son clocher-mur percé de deux baies abritant les cloches. Sur le méme versant, mais plus au sud, le bourg d'Astaillac se déploie également sur une ligne de créte qui plonge plus rapidement vers la Dordogne. Il permet ainsi des vues remarquables, notamment dans l'axe de la rivière et plus largement sur le fond de vallée. Un belvédère aménagé entre l'église et la mairie, proche de la place publique, offre des vues sur des horizons très lointains. Riche de nombreuses constructions anciennes, le village procure une impression d'harmonie architecturale. Son caractère perché et linéaire se perçoit particulièrement bien depuis la route de créte voisine, passant de l'autre côté du ruisseau de Fontanille par Cassagne. Plus à l'ouest, le bourg de Bilhac, implanté sur un site castrai, se niche de nos jours dans un paysage cultivé de noyeraies. L'église du XIIe siècle, dont l'abside est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1925, est une ancienne chapelle castrale. Son clocher octogonal bardé d'ardoises date du XIXè siècle. La route D153E au nord de Bilhac, en direction de Sioniac, est une route de créte qui, méme si elle n'offre pas de point de vue sur le site, mérite d'étre parcourue pour ses espaces visuels ouverts et généreux. Les villages d'altitude perchés sur le versant est, en rive gauche et au sud-est d'Altillac Le Treil, Freyssignes et Fontmerle -, sont desservis depuis le fond de vallée par une remarquable petite route en lacets qui offre, une fois les bois passés, des vues saisissantes tant sur le fond de vallée que sur les horizons lointains. Quelques châteaux ponctuent le paysage de la vallée: le château du Doux, celui de La Majone édifié en léger surplomb du fond de vallée près d'Altillac, le château d'Estresse, dont les façades et toitures sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques et qui a été construit au XVe siècle et remanié jusqu'au XVIIIe siècle. Proche de la rivière, ce dernier associe traces de système défensif et recherche de raffinement de la Renaissance, avec un parc en terrasse sur la Dordogne comportant deux ifs millénaires. Enfin, La Geneste se trouve sur la route de Liourdres et le château de Bilhac, qui côtoie l'église, s'inscrit au coeur d'un remarquable parc pourvu de grands arbres. Depuis l'arrété de protection, des évolutions se sont fait sentir. Le fond de vallée, longé en rive gauche par la D940, s'est transformé autour de ce principal axe de desserte-, commerces, grandes surfaces et habitats pavillonnaires relativement ordinaires déparent le site. Les sablières, situées l'une en rive gauche - commune d'Altillac - et l'autre sur la rive opposée en amont du château d'Estresse - commune d'Astaillac -, sont en revanche relativement discrètes dans le paysage perceptible depuis les routes principales. Le paysage actuel de la vallée montre un contraste souvent abrupt entre bâti traditionnel et contemporain. Ces différences sont perturbantes quand les constructions s'imposent au paysage par une architecture banale ou très insolite, par des teintes ou des formes criardes. Cependant, les nouvelles constructions, lorsqu'elles sont sobres et bien localisées, expriment également une image plus positive de maintien de l'habitat au sein d'une vallée historiquement très animée.
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